LA SECHERESSE ET SON INCIDENCE SUR L’ARGILE GONFLANTE
La sécheresse est un phénomène de plus en plus préoccupant dans de nombreuses régions du monde, et ses conséquences ne se limitent pas seulement à la diminution des ressources en eau. Un aspect souvent négligé de la sécheresse est son impact sur les sols, en particulier sur les sols argileux.
L’argile, connue pour sa capacité à retenir l’eau, est sensible aux fluctuations de l’humidité du sol. Lorsque la sécheresse s’installe, le sol perd progressivement son humidité, entraînant le retrait de l’argile. Cela peut entraîner un phénomène bien connu : le retrait-gonflement des sols argileux.
Ce retrait-gonflement se traduit par une contraction du sol en période de sécheresse, suivie d’une expansion lorsqu’il reprend de l’humidité. Les conséquences de ce cycle sont multiples et souvent néfastes. Les bâtiments construits sur des sols argileux peuvent subir des mouvements de fondation, des fissures dans les murs, voire des dommages structurels.
Fissures : se manifester auprès de la mairie
En cas de fissures suite à ces épisodes de sécheresse, il convient d’alerter le maire de votre commune, afin qu’il valide ce phénomène. Si votre cas n’est pas isolé, il engagera une procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. En parallèle, vous pouvez également informer votre assureur de l’apparition de fissures sur vos murs ou plafonds.
Catastrophe naturelle : bien préparer le dossier
Les pouvoirs publics peuvent décider que les fissures liées à un mouvement de terrain seront couvertes par l’état de catastrophe naturelle. Mais le chemin est long et le dossier doit être bien monté. Chacun a un rôle bien précis.
Les services municipaux
Leur rôle est de récolter les demandes des sinistres et de constituer un dossier. Il doit contenir la date et la nature de l’événement et des dommages. Ce peut être, par exemple, l’apparition de fissures dans plusieurs maisons ou immeubles situés sur un sol argileux, et suite à un épisode de forte chaleur. Les mesures préventives et les reconnaissances précédentes de l’état de catastrophe naturelle doivent également être indiquées. Une étude géotechnique peut être demandée pour attester des mouvements de terrain différentiels.
La préfecture du département
Elle collecte l’ensemble des demandes des communes affectées par le même sinistre. En outre, elle peut demander, si nécessaire, une étude technique complémentaire sur le sol ou les problèmes de fissures, avant de transmettre le dossier au ministère de l’Intérieur de la Sécurité Intérieure et des Libertés locales.
Le ministère de l’Intérieur de la Sécurité Intérieure
et des Libertés locales
Une fois reçu, le dossier va être instruit par la commission interministérielle. Elle va analyser la nature et l’ampleur des fissures et surtout se prononcer sur l’intensité du caractère anormal de l’agent naturel.
En fin de compte, la sécheresse ne concerne pas seulement l’eau, mais aussi les sols et les structures qui reposent sur eux. En comprenant l’incidence de la sécheresse sur l’argile gonflante et en suivant les procédures appropriées en cas de fissures, nous pouvons mieux anticiper et atténuer les problèmes potentiels, garantissant ainsi la durabilité et la stabilité de nos constructions et de nos infrastructures.
Saviez-vous que depuis le 1er octobre 2020, lors de la vente d’un terrain destiné à la construction et lors de la réalisation d’une maison individuelle dans une zone présentant un risque lié à la présence d’argile, une étude de sol est désormais obligatoire ? Cette mesure vise à informer l’acquéreur des risques potentiels associés à la nature du sol et à identifier les mesures constructives appropriées pour réduire les risques de sinistralité.